Séminaire MOEBIUS 2024-2025 | Souveraineté, Gestion des migrations et épaisseur des frontières. Finalités, fonctions, usages

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Programme (à télécharger ici)

Vendredi 15 novembre 2024 – 10h à 12h
« Lost in Borderisation », le piège des frontières mobiles
Anne-Laure Amilhat Szcary, Professeure de géographie, Université Grenoble Alpes & UMR Pacte

Vendredi 13 décembre 2024 – 10h à 12h
The New Pact on Migration and Asylum: From Organised Hypocrisy to Structured Dehumanisation
Violeta Moreno-Lax, Professeure de droit, Queen Mary University of London & University of Barcelona

Vendredi 10 janvier 2025 – 10h à 12h
Unveiling the Readmission-Dissent Apparatus
Jean-Pierre Cassarino, Professeur de science politique, College of Europe (Warsaw) & Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (Tunis)

Vendredi 14 février 2025 – 10h à 12h
Expériences du franchissement et ombre portée d’une « frontière épaisse » : les exilés républicains en Europe occidentale, années 1840-1850
Delphine Diaz, Maîtresse de conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne, Membre junior de l’Institut universitaire de France

Vendredi 14 mars 2025 – 10h à 12h
La catégorisation juridique comme mode de gouvernance de l’immigration
Maria Gkegka, Docteure en droit, Université Paris Nanterre

Vendredi 11 avril 2025 – 10h à 12h
Redefining the Legal Geography of EU borders
Giuseppe Campesi, Professor in law and society, University of Bari (Italy)

Vendredi 16 mai 2025 – 10h à 12h
Des lignes aux zones : la norme comme méthode d’épaississement des frontières
Marie-Laure Basilien-Gainche, Professeure de droit, Université Jean Moulin Lyon 3, Membre senior de l’Institut Universitaire de France, Membre de l’Institut Convergences Migrations

Vendredi 13 juin 2025 – 10h à 12h
The Thickness of Externalized EU-ropean Borders in the Central Mediterranean Region
Paolo Cuttitta, Geographer, researcher at DISFOR, Università di Genova & associated researcher at IDPS, Université Sorbonne Paris Nord

Description du projet :

En étudiant les pratiques de gestion des migrations et de contrôle des frontières en Europe, le projet MOEBIUS cherche à reconsidérer la notion de souveraineté. L’objectif consiste à dépasser une conception qui la réduit au pouvoir discrétionnaire de l’Etat de gérer l’accès à son territoire, et à proposer une appréhension enrichie de la souveraineté entendue comme une autorité qui s’auto-limite en se soumettant aux obligations de protection des droits. Les usages du pouvoir dans les frontières seront examinés, en les évaluant à l’aune des exigences du droit à respecter et des droits à protéger.
En utilisant les outils offerts par le droit, et en développant une démarche pluridisciplinaire, le projet vise à analyser la gestion des migrations dans les frontières européennes pour proposer une appréhension enrichie de la notion de souveraineté. L’examen des normes adoptées et des pratiques déployées par les autorités publiques met en évidence les usages faits de la souveraineté quand elle est réduite à la surveillance et à la sélection afin de gérer l’accès de ressortissants de pays tiers au territoire. L’appréciation de ces normes et pratiques, au regard des exigences du droit qu’elles doivent respecter et des droits qu’elles doivent garantir, révèle en négatif les impératifs éthiques de la souveraineté, quand elle est saisie dans son intensité théorique et juridique, à savoir comme autorité se soumettant aux obligations juridiques de garantie des droits. La finalité du projet consiste à reconsidérer la notion de souveraineté pour rendre compte de sa densité et de sa complexité, en l’étudiant depuis ses marges (frontières) au prisme de l’« internationalisation éthique » (Delmas-Marty). Le projet s’inscrit dans une approche du droit à la fois pragmatique (en observant la mise en œuvre effective des normes juridiques) et ontologique (en envisageant une perspective réorganisatrice des dynamiques normatives).

By studying the practices of migration management and border control in Europe, the MOEBIUS project aims at reconsidering the notion of sovereignty. The objective is to overcome the conception that reduces it to the discretionary power of the State to manage access to its territory, and to present a denser understanding of sovereignty recognised as an auto-limited authority that submits itself to the legal obligations of rights guarantee. The uses of power within borders will be examined, by assessing them in the light of the requirements of the law to be respected and the rights to be protected.
Using the tools offered by law, and developing a multidisciplinary approach, the MOEBIUS project aims at analysing the management of migrations within European borders in order to propose a renewed and enriched understanding of the notion of sovereignty. The examination of the norms adopted and the practices deployed by public authorities highlights the uses made of sovereignty when reduced to surveillance and selection in order to manage and control the entry of third country nationals. The assessment of these norms and practices with regard to the requirements of the law that they must respect and the rights that they must guarantee reveals in negative the ethical imperatives of sovereignty, when it is seized in its theoretical and legal intensity, as an authority that submits itself to the legal obligations of rights guarantee. The aim of the project is to reconsider the notion of sovereignty in order to account for its density and complexity, by studying it from its margins through the prism of an ‘ethical internationalization’ (at the core of Mireille Delmas-Marty’s reflections on Les forces imaginantes du droit). The project thus deploys an approach to law that is both pragmatic (by observing the actual implementation of legal norms) and ontological (by considering a reorganizing perspective of normative dynamics).